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Citations de Camille Claudel extraites de sa correspondance

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Écrit par Dorian

Biographie : Qui est Camille Claudel ?

Camille Claudel est une célèbre sculptrice française. Elle est née le 8 décembre 1864 à Fère-en-Tardenois, dans l’Aisne. Elle est également la soeur aînée du poète Paul Claudel.

Passionnée très tôt par la sculpture, la jeune Camille convint sa famille de s’installer à Paris pour exercer son art au début des années 80. Elle étudie auprès d’Alfred Boucher mais surtout auprès d’Auguste Rodin avant de rejoindre l’atelier parisien du maître au dépôt des marbres.

Sa rencontre avec Rodin va changer sa vie. Après avoir été son élève, elle devient sa collaboratrice chargée de dégrossir les marbres d’après un modèle en plâtre. Elle servira également de modèle au célèbre sculpteur français lui inspirant des œuvres comme La Danaïde, Fugit Amor… Tous deux vivront l’un pour l’autre une passion intense et tumultueuse.

[box type= »note » align= » » class= » » width= » »]>> Lire aussi : Citations et sculptures d’Auguste Rodin [/box]

Après avoir beaucoup appris aux côtés de Rodin, Camille Claudel veut construire sa propre carrière artistique. Rodin a plusieurs conquêtes féminines ce qui est insupportable aux yeux de Camille. Elle lui demande à plusieurs reprise de rompre avec Rose Beuret, sa compagne du moment mais Rodin n’en fait qu’à sa tête.

La jeune femme se met alors à la recherche de commandes afin de vivre de son art mais elle vit dans une très grand précarité. Elle s’enferme alors dans une solitude destructrice et devient la proie de plusieurs délires psychotiques et obsessionnels. Sa mère et son frère demandent même qu’on l’interne dans l’asile de Montdevergues, à Montfavet près d’Avignon.

Cet enfermement ne fera qu’empirer le chagrin et la solitude de Camille. Fin tragique, elle ne recevra que très peu de visites et passera les 30 dernières années de sa vie dans cet asile.

Elle meurt à Montdevergues, dans le Vaucluse, le 19 octobre 1943.

Son style, souvent décriée car très inspiré par celui de Rodin est expressionniste. Camille Claudel manie avec précision les instruments et donne à ses sculptures une courbure particulière apparentant ses oeuvres à de l’Art Nouveau.

Ses oeuvres les plus connues :

  • La Pensée (1886)
  • Buste de Rodin (Musée Rodin, Paris, 1892)
  • Clotho (Musée Rodin, Paris, 1893)
  • Les Causeuses (Musée Rodin, Paris, 1897)
  • L’Age Mûr (Musée d’Orsay, Paris, 1899)
  • La Vague (Musée Rodin, Paris, 1903)
  • Buste de Paul Claudel à trente-sept ans (Musée Rodin, Paris, 1905)
  • Vertumne et Pomone (Musée Rodin, Paris, 1905)

Citations de Camille Claudel extraites de ses correspondances

Camille Claudel a maintenue une correspondance très riche au cours de sa vie en communiquant énormément avec ses amis, sa famille et ses proches. Une grande partie de ses lettres ont été conservées et on a ainsi pu en extraire des citations.

Sur la vie

Il faut marcher tout de même et ne pas demander grâce. J’envie celles qui torouvent au début de leur existance un protécteur bienveillant au lieu d’un ennui sournois et acharné, cela simplifie tout, le chemin se trouve tout tracé.

À Gustave Geffroy, avril 1905

Sur le travail

Vous pouvez penser si je sui fatiguée ; je travaille régulièrement 12 heures par jour de 7 heures matin à 7 heures soir, en […] [rentrant chez moi] il m’est impossible de tenir sur mes jambe set je me couche tout de suite.

À Florence Jeans, 8 novembre 1886

On me reproche (ô crime épouvantable) d’avoir vécu toute seule, de passer ma vie avec des chats, d’avoir la manie de la persécution !

Au Dr. Michaux, 25 juin 1917 ou 1918

Sur son chagrin et la souffrance

C’est affreux d’être abandonnée de cette façon, je ne puis résister au chagrin qui m’accable.

Au Dr. Michaux, 25 juin 1917 ou 1918

Je suis tombée dans un gouffre. Je vis dans un monde si curieux, si étrange. Du rêve que fut la vie, ceci est le cauchemar.

À Eugène Blot, 24 mai 1935

Les larmes de l’exil, les larmes que j’ai versées goutte à goutte depuis que j’ai été arrachée à mon art vous devez savoir ce que j’ai dû souffrir d’être tout à coup séparée de mon cher travail […].

À Marie Madelaine, juillet 1915

Sur les idées

Pourquoi faire connaître toutes ces idées avant d’être mûres ?

À Mathias Morhandt, septembre 1896

Je vous ferais remarquer que je ne tire jamais mes oeuvres que de moi-même ayant plutôt trop d’idées que pas assez.

À Maurice Guillemot, après le 28 mai 1899

Sur ses propres sculptures

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L’Âge mûr, entre 1894 et 1900

Je tremble du sort de L’Âge mûr, ce qui va lui arriver, c’est incroyable !

À Paul Claudel, 1909 (date incertaine)

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Vertumne et Pomone, 1905

Les pauvres amoureux qui dans leur coin continuent à s’embrasser sans souci de ce qui se passe autour d’eux ! Ils ne demandent qu’une chose c’est qu’on les oublie : il y en a beaucoup qui voudraient en faire autant. Oui, vraiment, si on ne les admire pas, ils ne le demandent pas non plus !

À Eugène Blot, avril 1905

Sur sa pauvreté et la misère

C’était bien la peine de tant travailler et d’avoir du talent pour avoir une récompense comme ça. Jamais un sous, torturée de toute façon, toute ma vie. Privée de tout ce qui fait le bonheur de vivre et encore finir ainsi.

À Charles Thierry, 21 mars 1913

Dieu merci, j’en ai assez de souffler sur la sculpture en attendant les billets de mille francs qui se font de plus en plus réfractaires.

À Gustave Geffroy, 4 avril 1901

Chaque fois que je mets un modèle nouveau dans la circulation, ce sont des millions qui roulent, pour des fondeurs, les mouleurs, les artistes et les marchands, et pour moi… 0 + 0 égale 0.

À Paul Claudel, 1909 (date incertaine)

Sur la folie

Mlle Vaissier est venue me voir et m’a racontée toutes sortes de fables forgées sur moi à l’Islette. Il paraît que je sors la nuit de par une fenêtre de ma tour, suspendue à une ombrelle rouge avec laquelle je mets le feu dans la forêt !!!

À Auguste Rodin, 25 juin 1893

Je ne suis pas rassurée, je ne sais pas ce qui va m’arriver ; je crois que je suis en train de mal finir, tout cela me semble louche, si tu étais à ma place tu verrais.

À Charles Thierry, 21 mars 1913

Dans une maison de fous […] il y a des règlements établis, il y a une manière de vivre adoptée, pour aller contre les usages, c’est extrêmement difficile ! Il s’agit de tenir en respect toutes sortes de créatures énervées, violentes, criardes, menaçantes.

À Paul Claudel, 3 mars 1927

BONUS : le meilleur de sa correspondance avec Rodin

 Il me semble que je suis si loin de vous ! Et que je vous suis complètement étrangère ! Il y a toujours quelque chose d’absent qui me tourmente.

1886

Je suis bien fâchée d’apprendre que vous êtes encore malade, je suis sûre que vous avez encore fait des excès de nourriture dans vos maudits dîners, avec le maudit monde que je déteste, qui vous prend votre temps et votre santé et ne vous rend rien.

Août 1886

Si vous êtes gentil, à tenir votre promesse bous connaîtrons le paradis. Vous aurez le chambre que vous voulez pour travailler.

Juillet 1891

Je me couche toute nue pour me faire croire que vous êtes là mais quand je me réveille ce n’est plus la même chose.

Juillet 1891

A propos de l'auteur

Dorian

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